« J’ai toujours aimé les belles choses. Je pense que c’est mon grand père qui m’a transmis cette fièvre. Quand je dis « belles choses » je reste conscient que la beauté est subjective, mais j’aime penser que c’était un homme d’une élégance à part. C’est souvent ce que j’ai entendu les gens dire de lui. Je me souviens que, sans même y accorder une attention particulière, dans son élan naturel, chacune de ses possessions matérielles contribuait à une image, un savoir vivre, une élégance…

J’aime aussi me dire que les créations d’exception sont exceptionnelles car elles ont été exécutées par des individus dont la pensée allait plus loins que simplement définir une fonction et un style. C’est avec ce supplément de pensée qu’un créateur se transcende en son état de grâce et instaure une âme dans une création. Le Corbusier appelait ça « l’espace indicible ». J’essaie toujours, à mon humble échelle, de procéder en tenant compte de ça.

Ce beau métier je l’ai appris sur le terrain, alimenté par ma curiosité de toujours et par la passion de créer. Tout comme mes goûts, ma méthode est singulière. L’important pour moi c’est aussi qu’un courant passe. Car c’est d’abord une aventure humaine. Et si on réinvente l’intérieur de son lieu de vie, c’est avant tout parce qu’on veut l’humaniser et qu’il soit une extension de nous-même. Pour qu’il nous rassure, qu’il nous donne confiance et qu’il nous parle, mais aussi pour qu’il parle à nos convives et qu’il leur raconte des choses sur nous. »